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  • Patrick Fournier (Université Clermont Auvergne) : « Menaces et vertus de l’eau de boisson en France (fin XVIIe siècle – fin XVIIIe siècle) »
  • Elisa Andretta (LARHRA, UMR 5190) : « Eaux contestées : débats et controverses autour des rivières dans l’Italie du XVIe siècle »

 

« Menaces et vertus de l’eau de boisson en France (fin XVIIe siècle – fin XVIIIe siècle) »

Patrick Fournier (Université Clermont Auvergne)

Quelles eaux buvaient les populations au XVIIIe siècle ? La consommation d’eau obéissait à des critères différents selon le lieu, les catégories sociales et les politiques locales. Différents traités médicaux évoquent la question de la qualité de l’eau de boisson et définissent des critères pour différencier eaux potables et non potables. Les vertus médicinales de l’eau sont aussi l’objet de considérations médicales. Il n’est pas facile de rendre compte de la mise en pratique de ces savoirs et recommandations. Toutefois, les enquêtes et correspondances médicales devenues plus nombreuses au cours du XVIIIe siècle permettent de rendre compte des appréciations et conseils pratiques des acteurs de la santé confrontés aux habitudes des populations. Certaines sont publiées dans la presse médicale et les mémoires des académies, d’autres sont restées manuscrites. En confrontant ces données aux archives des communautés urbaines et rurales sur les aménagements hydrauliques et, dans quelques cas, sur les analyses chimiques de l’eau, il est possible de cerner des évolutions de la demande sociale et des efforts réalisés pour améliorer la qualité des eaux de boisson. Les évolutions du savoir et de l’hygiène, annonciatrices de ruptures plus fondamentales au siècle suivant, ne doivent cependant pas être ramenées à un progrès constant : les enjeux économiques pèsent sur la réalité sanitaire et les maladies véhiculées par une eau contaminée restent très fréquentes tout au long de la période étudiée.

 

« Eaux contestées : débats et controverses autour des rivières dans l’Italie du XVIe siècle. »

Elisa Andretta (LARHRA, UMR 5190)

Au début de l’Italie moderne, les rivières ont fait l’objet d’intenses conflits administratifs, juridictionnels et intellectuels. Alors que les autorités municipales et étatiques se disputent leur administration et leur exploitation, les rivières s’affirment comme un nouvel objet de savoir. Au cours de mon intervention, je me concentrerai sur un type particulier de débat, celui qui oppose les médecins et les philosophes pour les définir comme objets de savoir. Quel type de connaissances est le mieux à même de décrire leur nature ? Quel genre de savant peut prétendre à une expertise sur ces objets naturels ? Qui doivent être les conseillers légitimes des autorités dans la gestion des urgences liées à leur nature imprévisible ?
Ce ne sont là que quelques-unes des questions qui traversent les cercles de savants italiens à une époque où un nouvel intérêt pour les rivières émerge fortement et où les savants sont confrontés, d’une part, à un manque de littérature ancienne sur le sujet et, d’autre part, aux  informations concernant les rivières de mondes lointains qui commence à se répandre dans l’Europe de l’époque.