De la peur en Amérique : l’écriture au défi du frisson

Posted on December 1, 2010

Roudeau Cécile

Sylvie Bauer, Marie-Odile Salati

Editeur : Université de Savoie

Parution : 01/12/2010

Nombre de pages : 234

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L’émotion semble avoir retrouvé droit de cité dans le discours critique. La peur, qu’elle soit terreur sacrée, frisson érotique, esthétique, ou angoisse du vide, traverse la littérature américaine, façonne et défait le texte et la lettre, des récits Puritains au roman contemporain. Paradoxale, la peur figure l’écriture tout en mettant en péril le processus de figuration. Défi lancé à la lettre même, qui ne peut en faire son objet sans s’en défaire, ni la défaire, la peur resurgit pourtant dans les turbulences du texte, narratives, poétiques ou figurales, au moment où l’écriture tremblait de la perdre vraiment. Cette peur de ” perdre ” la peur habite la littérature de Nouvelle-Angleterre, à laquelle est consacrée la première partie: de Mary Rowlandson à Henry James. L’écriture peut-elle circonscrire la peur, la fixer dans un objet sans lequel la peur même s’abolit et menace en retour d’abolir l’écriture qui voulait la figurer ? Les textes s’interrogent, et d’arabesques gothiques en spéculations spectrales, offrent ce dilemme en partage à la jouissance des lecteurs. Enjeu et limite de l’écriture, la peur en devient la trame inquiète, et l’infinie relance. Les articles de la deuxième partie s’attachent à débusquer l’omniprésence de la peur dans des romans et nouvelles des XXe et XXIe siècles. Que ces textes déploient les signes de la peur à la surface d’une quotidienneté familière à en devenir inquiétante, ou au contraire, qu’ils fassent remonter des profondeurs les peurs individuelles et collectives, ils procèdent tous à une interrogation ontologique, s’attachant à la question des origines et à celle non moins effrayante de la fin. Le sens est mis à mal, tantôt par une absence totale de perspective, tantôt par une prolifération qui le déstabilise autant qu’il perturbe le lecteur. Le résultat est alors la solitude absolue du sujet face à la peur et dans un monde qui lui échappe.

Avant-Propos
Sylvie Bauer 7

Première partie: Pèlerins tremblants en Nouvelle-Angleterre: de la « Terreur sacrée » aux frissons fin-de-siècle 11

Introduction
Cécile Roudeau 13

Frissons de l’impur. La peur à la rescousse de la communauté dans la Nouvelle-Angleterre de Mary White Rowlandson
Cécile Roudeau 19

La communauté de la peur dans les essais d’Emerson
Thomas Constantinesco 41

« By a Mouth that cannot Speak »: l’écriture paradoxale de la peur dans les poèmes d’Emily Dickinson
Adeline Chevrier-Bosseau 55

« Somewhere those things must exist »: Moby-Dick ou la terreur à l’oeuvre
Marc Midan 75

Théorie du frisson: désastres et figures de la peur dans quelques poèmes de Herman Melville
Bruno Montfort 97

Spéculations spectrales dans « The Jolly Corner » et The American Scene de Henry James
Agnès Derail-Imbert  119

Deuxième partie: « Frayer avec l’effrayant »: Dire et ne pas dire la peur dans la littérature américaine contemporaine 135

Introduction
Sylvie Bauer  137

Entre menace obscure et peur du vide:« l’inquiétante étrangeté » des nouvelles de Raymond Carver
Marie Le Grix de la Salle 143

Peur et défaillance du sens dans les oeuvres de Brian Evenson
Anne Ullmo  157

Les signes de la peur dans la « trilogie Bascombe » de Richard Ford
Marie-Agnès Gay 167

« [U]n monde où les bouchers chantent comme des anges: spectres et silences pleins dans The Master Butchers Singing Club de Louise Erdrich
Elisabeth Bouzonviller 187

Jouer la peur, dans VAS: an Opera in Flatland de Steve Tomasula
Anne-Laure Tissut 207

The Things They Carried de Tim O’Brien: la danse de la peur
Nathalie Cochoy  219

Notices des auteurs 233 

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