De l’afro-futurisme aux statues commémoratives, des prophéties dystopiques à la célébration d’un éternel retour de la “grandeur” américaine, la culture américaine est et a toujours été profondément ancrée dans la notion de temps. Ce colloque examinera la question du temps dans sa relation spécifique avec les arts visuels des États-Unis, du XVIIe au XXIe siècle.
Ce faisant, il dévoilera le temps comme une dimension fondamentale de la culture américaine, malgré une longue tradition insistant sur la centralité de l’espace.
Au cours des dernières décennies, un certain nombre d’études historiques ont démontré que le temps n’est pas un cadre simple ou neutre. Qu’il s’agisse de l’émergence d’un temps standardisé et rationalisé, concomitant à la montée de l’industrialisation, ou de l’analyse des temporalités du colonialisme, ces études ont montré que le concept de temps est historiquement déterminé et qu’il évolue constamment sous la pression de facteurs technologiques, sociaux et économiques. Pourtant, dans le domaine de l’histoire de l’art, et en particulier de l’histoire de l’art des États-Unis, les études consacrées au temps en relation avec les arts visuels restent relativement limitées en portée et en nombre. Ce colloque tentera de combler cette lacune en examinant le développement du concept de temps dans l’art et la culture visuelle américains.
Nous invitons les contributions de spécialistes dont les recherches analysent les diverses stratégies, dispositifs et formulations employés par les artistes pour aborder le concept du temps dans leur œuvre. Le colloque examinera dans leur dimension historique des questions telles que les temporalités de la création et de la perception de l’art ; l’idée de l’image comme moyen d’arrêter le temps ou, au contraire, le temps comme dimension intégrale de l’œuvre d’art ; les notions de mémoire et d’anticipation ; l’art comme pont entre le passé et le futur ; la circulation et la réception des œuvres d’art dans le temps ; les archives et l’historiographie ; la périodisation de l’histoire de l’art ou, au contraire, la dimension anhistorique de l’art. Cette réflexion globale sur la notion de temps semble particulièrement urgente aujourd’hui, à un moment où nous devons nous confronter aux héritages du passé et à la difficulté d’imaginer un avenir menacé par la crise climatique et la pandémie mondiale.
- Les propositions de communication (maximum 500 mots) accompagnées d’un bref CV sont à envoyer à l’adresse suivante avant le 30 juin 2021 : about.time.symposium@gmail.com
- La sélection des contributions sera annoncée le 25 juillet 2021.
Organisé par Hélène Valance, maîtresse de conférences à l’Université de Franche-Comté et chercheuse en délégation CNRS au LARCA, et Tatsiana Zhurauliova, chercheuse associée au LARCA, Université de Paris.