“Are you afraid of the sun ?” écrivait Emily Dickinson. Et si sa poésie était traversée d’éclipses ? Et si chaque poème était le passage d’une ombre ?

Jamais Emily Dickinson ne se soucia d’organiser ses nombreux poèmes en recueils. Ils ne furent réellement découverts qu’après sa mort, en 1886. Depuis lors, le caillou qu’elle a jeté au ciel n’a jamais cessé de flotter dans l’air. La poésie d’Emily Dickinson est elliptique, nourrie de perceptions fulgurantes. Selon notre invitée, Cécile Roudeau, elle est aussi “traversée d’éclipses. Ponctués de petites morts, ses poèmes s’ajourent de soleils noirs qui leur donnent une pâle clarté, une étrange lueur spectrale. Atteinte d’une maladie des yeux, Emily Dickinson aurait souffert d’une hypersensibilité à la lumière ; à l’abri du soleil brûlant de Nouvelle-Angleterre, elle choisit l’ombre plutôt que la gloire – l’éclat de la publicité mais aussi la splendeur des Élus en leur séjour ultime…” (Emily Dickinson. Eclipses du sens).

Avec Cécile Roudeau, maître de conférences à l’université Paris III-Sorbonne Nouvelle, co-auteure d’Emily Dickinson : une évidence obscure (la poésie de Dickinson s’arpente à la lueur paradoxale du motif de l’éclipse) (Rue d’Ulm).

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