La Nouvelle-Angleterre : politique d’une écriture

Récit, genre, lieu

Editeur : PU Paris-Sorbonne
Parution : 2012-06-07 10:37:52
Nombre de pages : 464

Publication | Table des matières | Critiques

Résumé

Il est des lieux d’Amérique. La Nouvelle-Angleterre en est un, entité géographique, topos littéraire et découpe politique qui s’est longtemps pensée figure de la nation. Des années 1870 au tournant du xxe siècle, cependant, au moment où les régionalismes, de la Russie à la Californie, contestent le monopole d’un « centre », région ou capitale, sur l’expression de la généralité nationale, la Nouvelle-Angleterre peine à trouver sa place. L’excentricité qui se lisait déjà dans ses lettres, des essais d’Emerson aux romances de Hawthorne, est relue à l’aune d’un particularisme menaçant. Devenue « couleur locale » et mauvais genre, elle est assignée à résidence dans la catégorie du pittoresque suranné, et ses lettres bientôt n’ont plus droit de cité dans la République, ni dans la République des lettres.

Pourtant, les récits de Nouvelle-Angleterre ne sont ni des cartes postales envoyées depuis une Amérique gentiment désuète, ni des pamphlets réductibles à leur féminisme rageur. Les esquisses de Sarah Orne Jewett (1849-1909), de Mary E. Wilkins Freeman (1852-1930) et d’autres écrivains encore mal connus en France, sont plutôt une réponse virulente au nouveau « partage du sensible » qui tend à réifier les identités et à ôter au local sa puissance d’agir comme sa force poétique. Voulant se départir de la place qui leur est adjugée, ces textes s’inventent un « lieu » : espace labile, générateur de sens, qui entre en dissonance avec une pensée régie par la compartimentation.

Voir et écrire, de façon « Nouvelle-Angleterre », en cette fin de siècle comme au temps d’Emily Dickinson, ce n’est donc pas tant enraciner le regard ou la plume dans un terroir, que privilégier « certaine clarté oblique », couper au travers des cadastres, et en mettant en crise les définitions, se situer sur la ligne mouvante, frontalière, entre les catégories. Au fil de lectures rapprochées, cette étude propose de parcourir ce « lieu » moins contre-hégémonique qu’anti-idéologique, lieu critique et politique au sens où il remet en œuvre le découpage du monde depuis l’espace du texte.

Table des matières

Prologue
Au « lieu » de l’Amérique
1. La Nouvelle-Angleterre : pratiques de l’écart

I.Épistémologie du local
2. In situ : savoirs situés
3. Postures d’écritures

II.Entre les actes
4. Il était un lieu… : La Nouvelle-Angleterre, ou
l’entre-temps
5. Entre les genres : façons et factures du lieu

III.Avoir lieu : défaisance de la souche
6. Excriptions régionalistes
7. La circonscription à l’épreuve : définir le lieu

Épilogue
Récrire le lieu – Enjeux d’une reprise
Le cadavre de Hawthorne
De la marque à la signature : Georgiana, Evelina et
les autres
Bibliographie sélective
Index des noms et titres

Critiques

  • “This important volume from an authoritative international team of authors sheds significant new light on the comparative development of post-war Conservatism in the western world.”
    – Stuart Ball, Professor Emeritus, University of Leicester, UK
  • “The rich essays collected in this illuminating volume show that the rise of right-wing politics in the United Kingdom, the United States, and France since the 1970s was a remarkably transnational phenomenon. As they attacked social democracy and cultural pluralism, right-wing movements borrowed ideas, visions, vocabularies, and tactics from each other, adapting them to their own national idioms and using advances in one country to win advances elsewhere. Anyone interested in confronting the problems that have proliferated in the wake the right’s reconfiguration of politics – surging inequality, belligerent ethno-nationalism, worker disempowerment and insecurity, and lost faith in the capacity for democratic self-government – has much to learn about the origins of these problems from this important book.”
    – Joseph A. McCartin, Georgetown University, USA, author of Collision Course