Faire l’histoire des graffitis politiques
N°156 de la revue 20&21
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Résumé
Ce numéro vise à établir une histoire longue du graffiti, du 18e siècle jusqu’aux mouvements sociaux les plus récents tel que celui des Gilets Jaunes. Mobilisant une grande variété de sources pour interroger cet objet d’histoire longtemps négligé, les articles s’intéressent au rapport de ces écrits à l’espace public, aux cultures graphiques et arts de faire politiques, à la circulation et aux transformations de ces écrits de rue.
Action coordonnée, soigneusement préparée, au service d’un militantisme qui a en permanence imaginé de nouveaux modes d’action : le mouvement des suffragettes choisi pour illustrer la couverture de ce numéro tranche avec une image préconçue souvent dominante, qui renvoie le graffiti au vandalisme, ou à une forme de revendication relativement primitive, sinon impulsive. Les inscriptions à la craie (le chalking) prennent également à revers l’imaginaire graphique d’écrits de rue plus volontiers associés à la bombe aérosol, convoqué par les graffitis de mai 68 ou la culture du street art contemporain.
À travers ces pratiques d’inscriptions à ciel ouvert du début du 20e siècle, les militantes britanniques en faveur du droit de vote des femmes font irruption dans l’espace public et, luttant contre leur relégation dans la sphère domestique, s’emploient à mener « l’invasion de la rue ». De fait, si certains écrits sont réalisés clandestinement et de nuit, c’est le plus souvent en plein jour, par groupes de deux ou trois militantes, voire au sein de véritables « brigades », que les suffragettes s’emparent des murs et des trottoirs des villes. Il s’agit d’attirer l’attention des passants qui s’attroupent pour voir s’élaborer ces écrits aux couleurs de la Womens’ Social and Political Union (violet, blanc et vert). Inspirées par les techniques de communication publicitaires, aussi bien que par le pavement art (cette pratique traditionnelle de dessin à la craie sur les trottoirs des villes), ces inscriptions constituent un moyen efficace d’annoncer la tenue de réunions et meetings… Lire la suite
Table des matières
Critiques
- “This important volume from an authoritative international team of authors sheds significant new light on the comparative development of post-war Conservatism in the western world.”
– Stuart Ball, Professor Emeritus, University of Leicester, UK - “The rich essays collected in this illuminating volume show that the rise of right-wing politics in the United Kingdom, the United States, and France since the 1970s was a remarkably transnational phenomenon. As they attacked social democracy and cultural pluralism, right-wing movements borrowed ideas, visions, vocabularies, and tactics from each other, adapting them to their own national idioms and using advances in one country to win advances elsewhere. Anyone interested in confronting the problems that have proliferated in the wake the right’s reconfiguration of politics – surging inequality, belligerent ethno-nationalism, worker disempowerment and insecurity, and lost faith in the capacity for democratic self-government – has much to learn about the origins of these problems from this important book.”
– Joseph A. McCartin, Georgetown University, USA, author of Collision Course