En 2016, un mois avant l’élection présidentielle, plusieurs cadres du Parti républicain (Grand Old Party, GOP) plaidaient pour le remplacement de leur candidat, Donald Trump. Une vidéo de 2005 dans laquelle ce dernier tenait des propos obscènes et dégradants à l’encontre des femmes venait d’être dévoilée. L’homme d’affaires, qui avait déjà remporté l’investiture du GOP au grand désarroi de nombre de ses élus, faisait alors figure de repoussoir.

Mais l’intéressé a fini par accéder à la Maison Blanche et il n’a cessé, depuis, de vanter la naissance d’un « mouvement » politique dont il était l’incarnation. Quatre ans plus tard, malgré sa défaite dans les urnes, Donald Trump a dépassé le record détenu en 2008 par Barack Obama, établissant par la même occasion le record de voix enregistré par un candidat républicain à la présidentielle.

Le Parti républicain, lui, semble profondément marqué par son influence. Ses outrances ne provoquent plus la moindre réaction. Pour preuve, à ce jour, seule une poignée d’élus du Congrès ont reconnu la victoire de Joe Biden lors de l’élection du 3 novembre, la plupart observant un mutisme absolu, tandis que leur candidat multiplie les accusations de fraudes électorales.

Comment peut-on expliquer un tel basculement ? Que sont devenues les voix dissidentes au sein du GOP ? Quel a été l’impact de Trump sur le parti d’Abraham Lincoln ? François Vergniolle de Chantal est professeur de civilisation américaine à l’Univesrité de Paris et auteur de l’ouvrage L’Impossible Présidence impériale (2016, CNRS Editions). Dans une tribune au Monde, il dresse le constat d’un parti « zombi », désormais « ouvert à toutes les candidatures contestataires menées par un quelconque leader charismatique à la recherche de boucs émissaires ». Il répond à vos questions à partir de 11 heures.

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Par François Vergniolle de Chantal, politiste et professeur de civilisation américaine à l’Université de Paris (LARCA – UMR 8225).