Au début du XXe siècle, l’invention du pneumatique en caoutchouc révolutionne les modes de vie. Dans l’État Indépendant du Congo, propriété privée de Leopold II roi des Belges, les colons terrorisent les populations…

Les colons iront jusqu’à instaurer la pratique des mains coupées. Mais une série de photos, en appui d’une campagne internationale, va faire basculer les opinions en Europe et aux États-Unis.

 

Épisode 1 : Produire du caoutchouc à tout prix

 

 

Au début du 20e siècle, l’invention de la bicyclette avec des roues en caoutchouc est une jolie révolution dans la vie quotidienne. Rapidement, “la petite reine“, surnom du vélo, est un succès : les Européens s’équipent de ce nouveau moyen de transport. Un vent de liberté souffle sur ce début de siècle.

Et avec les pneumatiques et les chambres à air, la demande en caoutchouc augmente partout, et c’est une immense opportunité de marché. 

Ce caoutchouc se trouve à l’état sauvage dans l’épaisse forêt équatoriale du Congo, qui est la propriété du roi des Belges, Léopold II, depuis la fameuse Conférence de Berlin en 1885 où les puissances européennes ont procédé au “partage de l’Afrique”.

Pour profiter de ce marché exponentiel, les exploitants intensifient la production à tout prix : Ils recourent à la violence pour forcer le rythme de travail et imposent aux travailleurs locaux de faire saigner l’arbre 2 fois par mois au lieu de 2 fois par an.

Intervenants

 

Épisode 2 : La photo du scandale

 

Les mains coupées du Congo sont restées le symbole de la démesure de la violence exercée sous l’égide de Leopold II, roi des Belges, au Congo dont il est propriétaire pour exploiter les ressources naturelles du pays à son profit.

Comment connaissons-nous cette histoire ?

Alice Seeley Harris a eu le réflexe de prendre une photo, première d’une série qui va faire le tour du monde. Nous sommes le 14 mai 1904. La vie d’Alice Seeley Harris et de son mari John bascule. La connaissance de l’histoire du Congo aussi. 

Alice Seeley Harris, missionnaire protestante britannique, vit au Congo depuis 1898. Un dimanche, son boy lui présente un homme, N’Sala, qui lui montre, emballés dans une feuille de bananier, la main et le pied de sa petite fille.

Intervenants

  • Daniel Foliard, historien, auteur de Combattre, punir, photographier. Empires coloniaux, 1890-1914, (La Découverte, 2020) 
  • Lancelot Arzel, chercheur en histoire contemporaine associé au Centre d’Histoire de Sciences Po (CHSP), thèse : Des “conquistadors” en Afrique centrale. Espaces naturels, chasses et guerres coloniales dans l’État indépendant du Congo (années 1880-années 1900)
  • Sandrine Colard de Bock, historienne de l’art spécialiste de l’histoire de la photographie coloniale au Congo et curatrice d’expositions

 

 

Daniel Foliard, est Professeur des Universités (Etudes Anglophones, Université de Paris), il a publié “Combattre, punir, photographier – Empires coloniaux, 1890-1914” aux éditions de la Découverte.