Résumé : La sortie presque simultanée, en 2022, de ces deux récits filmiques à forte tendance autobiographique invite à s’interroger sur leurs présupposés spécifiques, notamment pour ce qui concerne leur rapport à la figuration du passé, le film de Spielberg se déroulant dans les années 50, celui de Gray en 1980. Dans le cadre du séminaire Arts et Cultures Visuelles, une attention particulière sera apportée à la présence d’images dans l’image, comme signes d’une contextualisation du récit — citation d’images d’archives, références culturelles aux œuvres marquantes de l’époque, etc. Le film de Spielberg suggère sur ce point une approche particulière puisqu’il relate la manière dont le personnage principal, Sam Fabelman, se découvre une vocation de réalisateur, de sorte qu’il est à l’origine, dans ses activités de cinéaste amateur, d’une grande partie des images imbriquées dans le film. On s’attachera également à analyser les modalités d’intégration de ces images dans le tissu filmique, et les références qu’elles convoquent (notamment à travers des citations interfilmiques). Enfin, il s’agira de poser la question de l’esthétique qui détermine cette inscription du passé dans le récit.
Alors que le film de Spielberg privilégie une approche centrée sur un primat de la continuité, Gray intègre des indices subtils visant à défamiliariser le rapport au passé pour interroger notre expérience spectatorielle.