Ces journées d’études (JE) abordent le thème des écritures alternatives (EA) de la recherche au sein des facultés Santé, Sciences, et Sociétés et Humanités d’Université Paris Cité (UPCité). Elles s’adressent à l’ensemble des étudiant.e.s, chercheuses et chercheurs, et responsables investis dans la production d’écritures alternatives, et plus largement engagés dans une réflexion le dialogue entre science et société au sein de l’université.

Les objectifs ces JE sont les suivants :

  1. 1)  Faire avancer les connaissances sur les EA en France, notamment leur usage commeméthode de recherche, outil de diffusion des savoirs scientifiques, et objet de recherche,
  2. 2)  Identifier les initiatives et les acteurs clés – individus, laboratoires, écoles doctorales,UFR, facultés, associations – dans la production d’EA au sein de l’UPCité,
  3. 3)  Proposer un état des lieux de la production des EA et des débats qu’elles génèrent ausein de l’UPCité,
  4. 4)  Favoriser l’interdisciplinarité, les échanges et les synergies entre chercheuses,chercheurs, laboratoires, écoles doctorales, UFR et facultés de l’UPCité,
  5. 5)  Articuler la production et les débats sur les EA aux politiques de la « science avec etpour la société » (SAPS) à l’UPCité,
  6. 6)  Proposer des initiatives transversales et inter-laboratoires/ED/UFR/facultés en vue derenforcer la production d’EA et les actions SAPS.

La notion « d’écriture alternative » évoque un déplacement du texte scientifique vers d’autres formes de production et d’écriture de la recherche. Elle renvoie à de nouvelles épistémologies et manières de faire de la recherche à la croisée de la science et de langages créatifs inscrits dans l’audiovisuel (vidéo, photographie, son, podcast, réalité virtuelle, etc.), l’art (dessin, bande dessinée, peinture, sculpture, etc.), arts scéniques (théâtre, performance, etc.) et le digital (sites, web-doc, blog, carnet en ligne, réseaux sociaux, etc.).

En France, les EA suscitent depuis quelques années un intérêt croissant. L’expression est utilisée par le réseau thématique « Images et sciences sociales » du centre Norbert Elias, à l’origine du salon FOCUS à Marseille, qui se tient tous les ans depuis 2020. C’est aussi la formulation choisie lors de trois colloques interdisciplinaires organisés par la MSH Ange Guépin et l’école nationale d’architecture de Nantes en 2022, 2023 et 2024. C’est également dans cette logique qu’a été lancé en 2023, au sein d’UPCité, le séminaire doctoral inter-ED sur les écritures alternatives de la recherche animé par Nicolas Lainez (IRD/CESSMA), Ariane Hudelet (UPCité/LARCA) et Julien Mallet (IRD/URMIS), qui rassemble déjà de nombreux doctorant.e.s et collègues de la faculté SH. Mais au-delà d’un indéniable effet de mode, la notion EA entretient un flou sémantique qui favorise l’abondant usage dont elle fait l’objet, et son attrait auprès de chercheuses et chercheurs qui utilisent les EA comme méthode de recherche, outil de diffusion des savoirs et objet de recherche.

L’essor actuel des EA se fait dans un contexte institutionnel et politique favorable de démocratisation des outils digitaux et de porosité entre le monde scientifique et les industries créatives. Dans le paysage universitaire français, la notion d’EA gravite à côté d’autres notions à connotation politique comme la science ouverte, la médiation scientifique et le dialogue science et société. Dans le monde anglophone, il est question de science communication, public awareness ou public understanding of science. Si ces termes reflètent une variété de débats et d’injonctions émanant d’institutions de recherche, de gouvernements et de bailleurs, ils reposent sur quelques idées générales : la science devrait circuler au-delà des cercles académiques restreints, toucher des publics non-académiques, contribuer aux débats et aux politiques publiques, et éclairer les crises contemporaines (environnementale, sanitaire, socio- économique, etc.). Ces objectifs prennent racine dans un contexte de déconnexion, voire de défiance du public envers la science : les chercheuses et chercheurs sont ainsi parfois accusées d’être enfermées dans leur tour d’ivoire, leurs travaux jugés peu capables d’éclairer les enjeux contemporains, et leurs publications perçus comme trop exclusives. Cette défiance est relayée par des mouvements antisciences et climatosceptiques soutenus par des lobbies, des gouvernements et des décideurs. Sans limiter le débat à ce contexte tendu, il conviendra de le prendre en considération dans une réflexion épistémologique élargie.

Les propositions peuvent porter sur les questionnements suivants (liste non exhaustive) :

  • Présentation de travaux et de projets produits par des chercheuses et chercheurs en début de carrière ou établi.e.s de l’UPCité, qui utilisent les EA comme méthode de recherche,outil de diffusion et objet de recherche,
  • La valeur scientifique et heuristique de la notion d’EA – faut-il garder la notion d’EAcompte tenu du flou sémantique qui l’entoure ? Faut-il mieux la cerner ou la définir ?Faut-il la remplacer par d’autres notions existantes ou à inventer ?
  • Est-ce que les chercheuses et chercheurs d’UPCité insèrent leur pratique d’EA dans les épistémologies de l’anthropologie visuelle, la sociologie visuelle, le cinéma ethnographique, l’information et la communication, la multimodalité, les étudessensorielles, les études visuelles, la recherche-création, etc. ?
  • Comment les laboratoires, les ED, les UFR et les facultés d’UPCité perçoivent,accueillent et favorisent (ou pas) les initiatives et les débats en matière d’ED ? Commentles EA sont-elles intégrées aux parcours doctoraux ?
  • Comment articuler les politiques SAPS avec la production et les réflexions d’EA au seind’UPCité ?

Les propositions de communication de 400 mots maximum, sont à envoyer, avec une courte notice biographique, à ecrituresalternatives@gmail.com avant le 8 février 2025.

Laboratoires organisateurs : CESSMA, LARCA/ECHELLES, URMIS