Il y a une certain ironie à voir Trump – qui personnalise tout, les enjeux comme les problèmes, en cherchant des boucs-émissaires – se heurter à un ennemi sans visages, un virus, qui, bien que décrit comme « chinois », n’en reste pas moins fatalement anonyme. La campagne de réélection de Trump se présentait pourtant sous de bons auspices. Non seulement il est rare qu’un candidat à un second mandat soit battu, mais les bonnes performances de l’économie, notamment en termes d’emploi, et celles de la bourse jouaient évidemment en sa faveur. L’échec de la procédure de destitution entamée par les démocrates en décembre 2019 avait mobilisé sa base électorale et illustré l’unité du camp républicain. Enfin, la montée de Bernie Sanders chez les démocrates était une aubaine : la « gauchisation » du parti permettait à Trump d’organiser une campagne du « capitalisme » contre le « socialisme », ce qui lui aurait ouvert un boulevard électoral.
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