Yves Figueiredo a été recruté en septembre 2023 en tant que maître de conférences à l’Université Paris-Cité et au LARCA. Il nous présente son parcours ainsi que ses thématiques de recherche.
Quel est ton parcours ?
J’ai enseigné quelques années dans le secondaire après avoir obtenu l’agrégation d’anglais, et j’avais le projet de faire une thèse en histoire environnementale des États-Unis. Je ne savais pas bien vers qui me tourner, et j’ai fait la connaissance de François Brunet, alors maître de conférences à Paris 7, qui m’a beaucoup encouragé à m’engager dans cette voie. J’ai finalement travaillé sous sa direction, et soutenu une thèse sur l’histoire des parcs nationaux et du mouvement préservationniste états-unien. J’ai ensuite obtenu un poste de maître de conférences à Sorbonne Université, avant de rejoindre Paris Cité et le Larca cette année. C’est un peu un retour aux sources pour moi. Parallèlement, j’ai enseigné trois ans aux États-Unis : un an à Memphis (Tennessee) et deux ans à UC Berkeley.
Sur quoi ont portées tes recherches jusqu’ici ?
Ma recherche s’inscrit pleinement dans l’histoire environnementale des États-Unis, avec un accent particulier sur le 19ème siècle. Après ma thèse, j’ai continué à travailler quelques temps sur les parcs nationaux de l’Ouest des États-Unis, puis je me suis davantage tourné vers l’histoire du park movement urbain, et notamment sur l’œuvre de Frederick Law Olmsted. On lui doit Central Park et de nombreux autres parcs urbains aux États-Unis et au Canada, mais aussi les principes fondamentaux du fonctionnement des parcs nationaux. C’était également un excellent observateur de son époque, et je m’intéresse beaucoup à sa pensée et aux analyses extrêmement fines qu’il portait sur la société des États-Unis du Gilded Age. Actuellement, je travaille sur l’urbanisation du bassin de Los Angeles et l’aménagement de la ville de Pasadena, dans le cadre d’un projet qui unit histoire urbaine et histoire environnementale.
Qu’aimerais-tu développer au Larca ?
J’ai déjà discuté avec plusieurs membres du Larca d’un projet pluridisciplinaire sur une historicisation de la nature en ville : si la « crise » environnementale procède d’une séparation entre l’humain et le non-humain, il semble utile d’étudier le lieu le plus anthropisé qui soit (la ville) pour tenter d’y déceler des voies de passage vers la « nature ». La ville peut-elle être le lieu d’un contact privilégié entre l’humain et le non-humain ? L’a-t-elle déjà été ? Comment ? Où ? Ce projet pourrait associer plusieurs membres du Larca venant des différents axes.
Par ailleurs, je m’intéresse de plus en plus aux questions de santé, et j’aimerais travailler à la convergence entre humanités environnementales et médicales. Le projet « nature en ville » pourrait offrir un cadre adapté à ce rapprochement.