Clara Manco a été recrutée en septembre 2023 en tant que maîtresse de conférences en Littérature britannique à l’Université Paris-Cité et au LARCA. Elle nous présente son parcours ainsi que ses thématiques de recherche.
Quel est ton parcours ?
J’ai fait un parcours classique : je suis passée par la prépa, l’ENS puis l’agreg. J’ai changé plusieurs fois de voie, mais c’est finalement dans les études anglophones que je me suis vraiment plue, avec un coup de foudre pour l’histoire et la littérature des 17e et 18e siècles. Entre ces expériences, j’ai habité en Grande-Bretagne à plusieurs reprises : j’ai par exemple vécu cinq ans à Cambridge avant de revenir à Paris cette année.
Sur quoi ont portées tes recherches jusqu’ici ?
Les recherches liées à ma thèse portent sur le rire politique au 17e siècle : de quoi rit-on après un conflit tel que celui qui a secoué l’Angleterre pendant les guerres civiles ? Quelles formes d’humour se développent dans un pays divisé, quelles tensions s’y négocient, pourquoi et comment ? Ce sont des questions qui m’intéressent aussi dans le domaine contemporain, où le rôle politique ambigu de la satire me préoccupe. Je travaille maintenant à la publication de ce travail sous la forme d’un livre, en plus de quelques articles en lien avec ce sujet, par exemple sur les formes comique de l’écriture de la mémoire des guerres civiles sur la scène ou sur des questions de genre. Cet angle de mon travail s’insère en particulier dans l’axe Première Modernité, mais si je me réjouis de pouvoir aussi apporter ma pierre aux travaux d’autres axes.
Qu’aimerais-tu développer au Larca ?
La prochaine étape sera de lier ces recherches sur le rire aux domaines de l’histoire de la médecine et des émotions. Dans mes textes comiques, essentiellement théâtraux, la question de la mélancolie revient paradoxalement avec insistance : je travaille donc à une relecture de l’histoire du rire sous l’angle de celle de la bile noire, en explorant les liens intimes entre ces deux émotions en apparence contradictoires au cours du long 18e siècle. Le LARCA est fort d’une tradition dans les humanités médicales grâce au travail de Sophie Vasset, et je serais ravie de reprendre le flambeau à mon tour, en renforçant notamment les liens avec l’institut La Personne en Médecine.