Le graffiti, entendu comme message manuscrit apposé sur une paroi exposée dans un lieu accessible à un public, fait l’objet d’une attention croissante des sciences sociales. Des anthropologues, des sociologues, des historiens de l’art et quelques historiens ont souligné les enjeux spécifiques de cette forme de communication qui passe par un médium original mais longtemps resté marginal.

Pour autant, le graffiti est demeuré une source occasionnelle pour les historiens, permettant de compléter, par exemple, l’étude de certains mouvements sociaux ou politiques. Son caractère éphémère, puisque l’action du temps est souvent doublée par de promptes actions de nettoyage, n’empêche pas, pourtant, de saisir le graffiti par le biais de nombreuses sources (archives policières, sources médiatiques…). Aussi, un des premiers enjeux méthodologiques est-il sans doute d’interroger les logiques de constitution de ces fonds, ainsi que le geste de collecte de graffitis par les contemporains, la lecture jamais neutre qu’en font les policiers, les collectifs d’enquêteurs ou d’artistes – on pense notamment à Brassaï et aux surréalistes, traquant les écritures de rue bien avant l’avènement du street art. Le graffiti constitue donc un objet spécifique dont les enjeux méthodologiques attendent encore d’être précisés par une réflexion collective et comparative à laquelle nous entendons contribuer. La dynamique de patrimonialisation récente des graffitis, mis à l’honneur par de nombreuses expositions, et au cœur d’une campagne du Centre des monuments nationaux en 2018, invite à prendre au sérieux un objet d’étude qui est passé, en quelques années, du statut de geste considéré comme infrapolitique voire comme simplement délinquant à celui de marqueur de dissidence, voire geste artistique légitime.

Inscription obligatoire :

https://u-paris.zoom.us/meeting/register/tZYodO6hrD8tHNfdTLrlswhYnCevMMwDrhTA

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Programme – Faire l’histoire des graffitis politiques