Pour assister à la journée d’études, merci de compléter les informations dans le formulaire d’inscription en ligne : https://form.123formbuilder.com/5767704/form. Vous recevrez le lien d’invitation Zoom par courriel. Vous pouvez vous inscrire jusqu’au 7 janvier 2021, 22h.

Cette manifestation sera la 3e journée d’études dans le cadre du projet Fiction historique du Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones (LARCA UMR 8225) de l’Université de Paris, après une première journée le 21 juin 2019 sur « Fiction historique: Enjeux théoriques et idéologiques » et une deuxième journée le 22 novembre 2019 sur « Formats de la fiction historique : archéologie d’une culture populaire ».

Cette troisième journée portera sur la contribution de la fiction historique aux mythes nationaux et récits des origines. L’actualité politique des dernières années en Europe comme aux États-Unis a semblé contredire l’évolution vers un monde globalisé et post-national, qui transcenderait les souverainetés pour établir la démocratie transnationale annoncée par Francis Fukuyama après la chute du mur de Berlin. Bien au contraire, elle semble indiquer le retour des nations, à la fois comme acteurs fondamentaux du jeu politique et comme éléments centraux du discours politique. Cette tendance montre que les concepts de nationalisme, d’identité nationale, de roman national, de mythes nationaux, de sentiment national, gardent aujourd’hui un intérêt scientifique et politique. C’est dans cette perspective que notre journée d’études explorera la façon dont la fiction historique, sous ses différents formats (romans, romances, films, séries télévision, vidéos) sert ou interroge les mythes nationaux et récits des origines.

La fiction historique s’est popularisée au XIXe siècle, au moment où se construisaient les grands États-nations occidentaux. Par sa capacité à toucher un très large public de toutes origines, et la liberté qu’elle donne aux auteurs pour réécrire l’histoire, elle constitue un outil particulièrement efficace pour élaborer et propager les mythes et récits des origines qui sous-tendent le processus des constructions nationales. On pourra débuter notre réflexion par une enquête sur les origines du roman historique, de l’Écosse aux États-Unis en passant par la France, avec le genre noble du roman historique de Walter Scott et d’Alexandre Dumas et son importation aux États-Unis par J. F. Cooper sous la forme de la romance historique, pour montrer comment ces différents auteurs ont participé à l’écriture du grand récit national. Le genre de la romance historique, déclinée sous sa forme sentimentale, offre aussi une vision d’une Grande-Bretagne fantasmée, du XIIIe siècle écossais à la période Regency ou au XIXe siècle victorien.

À l’époque contemporaine, la popularité de la fiction historique s’est amplifiée, en partie grâce aux nouveaux formats offerts par les avancées technologiques, comme le cinéma, la série télévisée et aujourd’hui le jeu-vidéo. Sous ces différentes formes, y compris sous la forme classique du roman qui connait toujours un grand succès, la fiction historique continue à réécrire à l’infini les grands mythes nationaux, témoignant ainsi de l’intérêt ininterrompu du public pour ces questions. Ainsi le succès des productions sur les origines mythiques de l’Angleterre, de la geste arthurienne au roi Alfred, ne se dément pas. De même, sous différents formats, les œuvres se succèdent pour présenter des réécritures du rêve ou du cauchemar américain, de la royauté britannique, ou de la révolution française, ces thèmes étant présentés comme les fondements historiques des nations modernes.

Notre journée sera organisée autour des aires culturelles européenne et américaine, mais encouragera néanmoins une discussion sur les ressemblances, divergences et circulations entre les différentes versions des récits nationaux, ainsi qu’une réflexion générale sur la contribution de la fiction historique au maintien ou au renouvellement des mythes nationaux.