L’attrait du flou
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Résumé
Le flou, dans son acception commune, est d’abord le signe d’une déficience, un manque de définition. Aussi le langage cinématographique, dans ce qu’il a de plus convenu, nous a-t-il habitués à considérer le passage du flou au net comme une forme d’actualisation : la forme floue, l’image bougée, sont de simples substrats de l’image nette et stable dans laquelle elles s’accomplissent et se stabilisent, en attei- gnant, dans l’idéal, la précision de contours et de détails propre à la HD. […]
[…] Tout semble pourtant prédisposer l’image de cinéma au flou : captée et perçue dans la durée, soumise aux variations de la lumière et du mouvement, elle est aussi sujette à toutes sortes de métamorphoses optiques et chimiques qui déclinent à l’infini la palette du vague, du brumeux, du filé.
Entre évanescence et opacité, le flou tantôt tire l’image vers l’immatériel (c’est pourquoi le fantôme hante volontiers les zones floues de l’image) ou vers la matière (vers le pictural). Il est sensation, translation de la vitesse ou des mouvements du corps à l’image, glissement de la vision vers le toucher, perception du chaos extérieur. Mais il est aussi aussi manifestation de l’image mentale, du rêve, de la réminiscence. Le flou inscrit enfin l’image de film dans un champ artistique ouvert : flou d’ensemble, il brouille la frontière entre cinéma et peinture ; flou d’apparition (de mise au point), il renvoie le cinéma à ses origines photographiques, argentiques – à l’émergence progressive de l’image sous l’effet du révélateur – et à l’orchestration du désir de voir.
Dans la mesure où elle exclut toutes les formes irréalisées de l’image floue, l’image nette n’en est-elle pas, au bout du compte, une version appauvrie ?
Table des matières
Prologue [Vision floue]
Éloge du vague – Le flou HD
Définition
Esthétiques du flou
Pluies, brumes et brouillards
Mise au point – Alfred Hitchcock, le flou ou la mise en scène du désir – Alain Cavalier, la vision rapprochée – Voir [et] toucher
Flous cinétiques – Vitesses / Le ralenti [Jean- Luc Godard] – Le bougé [Sally Potter] – Entrelacements [Leighton Pierce]
/Les rêveries de l’image – Photogénie de la mélancolie
Le pictural et l’informe – Pictorialisme [Josef von Sternberg] – L’attrait de l’abstraction [Michelangelo Antonioni] – Vers l’informe – Les limbes [Gus Van Sant] – Photogénie de la mé- moire
La technique n’a pas de règle.
Critiques
- “This important volume from an authoritative international team of authors sheds significant new light on the comparative development of post-war Conservatism in the western world.”
– Stuart Ball, Professor Emeritus, University of Leicester, UK - “The rich essays collected in this illuminating volume show that the rise of right-wing politics in the United Kingdom, the United States, and France since the 1970s was a remarkably transnational phenomenon. As they attacked social democracy and cultural pluralism, right-wing movements borrowed ideas, visions, vocabularies, and tactics from each other, adapting them to their own national idioms and using advances in one country to win advances elsewhere. Anyone interested in confronting the problems that have proliferated in the wake the right’s reconfiguration of politics – surging inequality, belligerent ethno-nationalism, worker disempowerment and insecurity, and lost faith in the capacity for democratic self-government – has much to learn about the origins of these problems from this important book.”
– Joseph A. McCartin, Georgetown University, USA, author of Collision Course