François Vergniolle de Chantal, propos recueillis par Charles Perragin publié le 11 décembre 2024.
Pour mener sa politique, le président américain reste très contraint par le Sénat et le fonctionnement de la haute administration. Mais, plus que jamais, Trump tente d’étendre son influence au cœur même des appareils d’État. François Vergniolle de Chantal, politiste et professeur d’études américaines à l’université Paris Cité, auteur de L’Impossible Présidence impériale (CNRS Éditions, 2016), nous éclaire.
Plus qu’en 2016, les nominations de Donald Trump effraient une partie du monde. À raison ?
François Vergniolle de Chantal : Le politiste américain Theodore Lowi avait fait une comparaison entre le président des États-Unis et le magicien d’Oz : ils sont très impressionnants de loin, mais plus on s’en rapproche, plus les limitations de leur pouvoir sont apparentes. Donald Trump ne fait pas exception : les nominations présidentielles doivent, pour l’essentiel, être confirmées par le Sénat. Il y a peu, Trump a voulu nommer à la justice le sulfureux Matt Gaetz, un élu de Floride à la Chambre des représentants. Les membres républicains du Sénat ont commencé à réagir, et cela a suffi pour que le président fasse marche arrière. Il sera aussi intéressant de voir comment les sénateurs vont réagir à la nomination de Russell T. Vought à la tête du Bureau de la gestion et du budget (Office of Management and Budget, ou OMB), l’instance qui propose le budget présidentiel. Il a déjà dirigé l’OMB sous le premier mandat Trump et est devenu l’un des fervents partisans du « Project 2025 », le programme réactionnaire de la Heritage Foundation, un puissant groupe de réflexion conservateur.
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